Reconnue en France depuis 2002, l’ostéopathie est considérée comme une thérapie manuelle globale, et a prouvé ses bénéfices aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant et le nourrisson.
L’ostéopathie à partir de quel âge ?
Les ostéopathes peuvent intervenir très tôt, dès les premiers jours de vie du nourrisson. Certains travaillent d’ailleurs en maternité, ce qui facilite une prise en charge précoce. En général, le spécialiste intervient principalement sur le crâne des nouveau-nés, qui contrairement à celui des adultes, est souple et malléable : il n’a pas encore subi le processus d’ossification.
Les plaques osseuses ne sont donc pas toutes soudées, comme c’est le cas chez l’adulte, et il réside entre elles des espaces membraneux, les sutures et les fontanelles, qui assurent la souples du crâne et lui permettent de continuer sa croissance lors des premiers mois du développement. L’ostéopathe va agir sur ces sutures. Ainsi, plus la prise en charge sera précoce, plus l’intervention pourra être efficace, du fait de cette malléabilité.
Mais l’ostéopathie a une approche globale du corps : le bassin, la colonne vertébrale, ainsi que les membres inférieurs et supérieurs seront également pris en charge.
Quelles affections du nouveau-né sont concernées ?
Comme chez l’adulte, l’ostéopathie chez le nourrisson concerne les atteintes dites fonctionnelles, c’est à dire des dérèglements physiologiques réversibles, sans atteintes organiques ni troubles métaboliques majeurs.
Sur le plan digestif, l’ostéopathie par exemple de soulager les reflux gastro-œsophagiens, ou les coliques.
Des séances peuvent également être prescrites pour des troubles ORL (otites ou rhinites à répétition), des torticolis ou des déformations crâniennes, par exemple en cas de brachycéphalie ou plagiocéphalie. Une asymétrie du crâne n’est pas anodine : elle peut entrainer une asymétrie de la face et par répercussions, des problèmes au niveau de la mâchoire ou des yeux.
Ces affections peuvent apparaître pendant la grossesse, si les fœtus prend une mauvaise position. Mais elles peuvent également résulter de complications périnatales, c’est à dire survenues pendant l’accouchement. C’est principalement le cas lors d’accouchements longs, de poussées difficiles ou lorsque le bébé s’engage mal dans le bassin. A ce moment là, la base du crâne est très sollicitée, pouvant engendrer des déformations ou des torticolis. Enfin, les déformations crâniennes ou les torticolis peuvent survenir après l’accouchement, par exemple si le nourrisson est toujours stimulé du même côté. Cela peut être le cas s’il dort dans la chambre de ses parents et qu’il tourne tout le temps la tête du même côté pour sentir leur présence, ou alors s’il est soumis à une stimulation lumineuse unilatérale.
Quelles différences avec l’ostéopathie chez l’adulte ?
Chez le nouveau-né et jusqu’à l’adolescence, on ne va pas du tout faire de manipulations, ce que l’on appelle craquements, contrairement à chez l’adulte. A la place des techniques plus douces de mobilisation articulaire consiste à répéter plusieurs fois le même mouvement, c’est donc une technique qui vise à corriger par le mouvement.
Et pendant la séance ?
Les réactions des nouveau-nés sont très variables. Ils se retrouvent d’un coup dans un environnement inconnu, entre les mains d’un inconnu. Il peut y avoir des pleurs, mais le nourrisson peut aussi bien être endormi ou détendu et souriant. Son état d’esprit, le stress de ses parents sont aussi à prendre en compte dans les réactions de bébé.
Après la séance, il ne peut qu’il soit un peu fatigué, décalé par rapport à son rythme habituel, mais il récupère aussi très vite.
Les séances au cabinet du spécialiste dure environ 1 heure, sachant qu’une première partie est consacrée à l’anamnèse, un petit interrogatoire mené par le praticien pour savoir comment se sont passés la grossesse, l’accouchement et retracer l’histoire de la maman, du papa et de leur bébé.
Pendant la séance, l’ostéopathe observe la position du nourrisson sur la table, son tonus, ses réflexes, sa mobilité. A la fin de la séance, l’ostéopathe prévoit également un moment pour donner aux parents tous les conseils (de portage, de posture, de stimulations) dont ils auront besoin afin d’assurer un bon suivi à la maison.