Une étude menée auprès des enfants de la crèche du CHU de Dijon conclut que si l’on ne donne pas une « alimentation diversifiée » aux moins de 2 an, il est peu probable qu’à l’âge adulte ils aient une alimentation suffisamment variée.
Suivez le guide des conseils repas
Ça a l’air simple … et pourtant, ce long chemin vers la diversification alimentaire est pavé d’embuches ! Passer de ses quatre bibs de lait infantile quotidiens au fabuleux poulet basquaise (dont vous détenez la recette de votre grand-mère d’Ascain) va vous demander beaucoup de patience !
Et un passage obligé par de multiples étapes. Alors suivez le guide…
5-8 mois : Gouts inédits, textures nouvelles
Vers le cinquième mois, une certaine lassitude apparait parfois. Bébé n’est plus aussi enthousiaste à l’idée d’avaler son biberon de lait, il s’ennuie, mâchouille la tétine, tourne la tête quand vous insistez … Ne le forcez pas, mais écoutez-le ! Il vous donne simplement le tempo, vous indique qu’il est prêt à gouter à de nouveaux aliments, des saveurs inconnues.
Ça y est, votre bébé est prêt à diversifier son alimentation, à condition de respecter une texture lisse pour ne pas créer une rupture trop importante avec la fluidité du lait.
Quels aliments ? Proposez-lui un seul aliment à la fois pour bien éveiller son gout … et détecter d’éventuelles allergies ou intolérances alimentaires.
Commencez par les légumes aux saveurs douces (carottes, petits pois, courgettes épépinées, potiron), avant d’inscrire à son menu des saveurs sucrées (pommes, poires, bananes).
Les premières semaines, ne lui proposez pas plus de 2 à 3 cuillerées à café et s’il fait la grimace, recrache, ne lui imposez pas : vous ferez une autre tentative quelques jours plus tard !
Enfin, que vous optiez pour la purée de légumes ou la compote de fruits, n’ajoutez ni sel ni sucre afin de ne pas surcharger ses reins. Les interdits. Les jus de fruits trop acides (diluez-les toujours avec de l’eau), le kiwi et tous les fruits exotiques ou à coque, en raison des risques d’allergies. Les navets, poivrons, salsifis ne conviennent pas non plus à ses intestins encore fragiles.
9-12 mois : Bébé passe à table
C’est le bon moment pour installer sa chaise haute dans la cuisine et le laisser assister à la préparation du repas. Vous allez ainsi mieux connaitre ses aversions, ses gouts … S’il manifeste son envie de mettre à la bouche tout ce qui est à porter de prunelles (et de menottes !), laissez-le faire, quitte à ce qu’il chipote lorsque vous lui présenterez son assiette !
Soyez cool ! En favorisant sa curiosité gustative, vous éviterez plus tard, les rejets systématiques de tout ce qui est nouveau pour lui.
Quels aliments ? Coté texture, vous pouvez passer aux aliments mixés puis, progressivement, aux moulinés. Ses reins et son appareil digestif étant suffisamment matures, il est l’heure d’introduire de la viande maigre (jambon blanc sans le gras, volaille), à raison de 10g soit environ 2 cuillères à café par jour. De temps en temps, remplacez la viande par un demi-jaune d’œuf cuit (pour le blanc vous attendrez ses un an !). Vous pouvez ajouter une petite pincée de fromage râpé (emmenthal, gruyère …) dans sa purée ou sa soupe. Coté lait, à cet âge-là, l’alimentation de Bébé n’est pas encore suffisamment diversifiée et équilibrée, et il est encore bien trop tôt pour passer au lait de vache. En revanche, le lait de croissance – enrichi en fer, en vitamines et en acides gras essentiels – apporte tous les éléments nécessaires à un bon développement. A un an, votre puce doit en boire au moins 500ml par jour, ce qui couvre 50% de ses apports quotidiens recommandés.
12-18 mois : L’âge des premiers morceaux
Là, vous devez lui faire comprendre qu’entre le solide petit déjeuner du matin et le déjeuner varié du midi, il n’y a plus de place pour le grignotage anarchique ! C’est sûr, jusqu’à présent vous répondiez à sa demande en lui offrant gâteaux, sucreries et morceaux de pain. Mais ces mini collations se font au détriment des aliments utiles à sa croissance ! Un peu de fermeté permettra à son indice de masse corporelle de ne pas grimper en flèche … mais ne soyez quand même pas trop stricte sur les horaires des repas. En outre, ne l’obligez pas à rester assis plus d’une demi-heure sur sa chaise haute, car en ce moment, il a bien trop de choses à découvrir pour avoir réellement envie de manger !
Quels aliments ? Vous pouvez (enfin !) introduire de petits morceaux nécessitant une mastication plus efficace puisque ses premières petits molaires et ses canines ont « percé » … pour progressivement atteindre une consistance semi-solide (mais ça, ce sera vers 3 ans !). Emmenez-le à la découverte de ses premières crudités sous forme de lamelles, rondelles de légumes (carottes, radis, concombres, tomates épépinées) ou de petits morceaux de fruits crus, biens murs. Et pourquoi ne pas lui faire gouter de fines tranches de camembert ou de bleu sur un morceau de pain ? A condition de choisir des fromages pasteurisés ! Pour les produits au lait cru, ce ne sera pas avant ses 3 ans, à cause des risques de contamination bactérienne.
18-24 mois : Il mange (presque) comme un grand
C’est l’âge où l’équilibre alimentaire de votre enfant se structure autour de quatre repas par jour, pris à des heures régulières : c’est le bon moment pour troquer sa chaise haute contre un rehausseur. Ça y est, Bébé s’installe à votre table ! Ainsi, peu à peu, il va intégrer les rites familiaux et les rituels du repas. Mais ne croyez pas que tous ses repas vont désormais se dérouler dans la joie et la bonne humeur !
Quels aliments ? Ses quatre repas doivent systématique comporter un laitage, pour le calcium et pour son apport de protéines, qui permet de compenser lorsqu’il rechigne devant la viande ou le poisson (30gr par jour maxi !). Tous les légumes sont désormais permis, y compris le chou (sauf s’il présente une fragilité intestinale). S’il ne consomme plus de lait de croissance, enrichi en acides gras essentiels, pensez à ajouter une touche de beurre ou de margarine à chacun de ses repas.
2-3 ans : Beurk ! J’en veux pas !
Vers 2 ans, « l’âge du non », il lui arrivera plus d’une fois de « chipoter » (même si c’est nuggets*frites au menu !) ou de passer par des périodes de rejet plus ou moins durables de tel ou tel aliment. N’en faites pas tout un plat ! Votre enfant a tout simplement trouvé dans la nourriture un moyen privilégié de vous provoquer et d’affirmer sa personnalité. Surtout, évitez de le gronder, de le priver de dessert ou de faire un chantage du style « si tu manges ton poisson, je te donnerai trois fraises Tagada », vous ne feriez que conforter son envie de vous provoquer ! Répétez-vous, comme une litanie, que les enfants ne se laissent pas mourir de faim et que son équilibre alimentaire ne se construit pas sur un ou quatre repas, mais sur une semaine entière.
Quels aliments ? Il est encore trop tôt pour copier ses menus sur les vôtres, mais ses repas doivent comprendre un aliment de chaque famille : le lait et les laitages (à chaque repas y compris le gouter), des protéines animales (viande, poisson, œuf), des céréales et féculents (pâtes, riz, pommes de terre, légumes secs en purée), des matières grasses riches en acides gras essentiels. Réservez la charcuterie pour les grandes occasions (dans ce cas, elles remplaceront la portion de viande). Quant aux fritures, un peu lourdes à digérer … attendez qu’il vous traine tout seul jusqu’au « M jaune » du coin !
5 raison de ne pas avoir peur des p’tits pots
• Les éleveurs et les agriculteurs s’engagent à respecter un cahier des charges encore plus drastique que pour le bio.
• La réglementation européenne impose une teneur en nitrates lus stricte que pour les légumes du marché. Ainsi, il y a 10 fois moins de nitrates dans un petit port d’épinard que dans les mêmes légumes achetés chez le rimeur !
• Un petit pot est à peu près 5 fois moins salé que le plat correspondant préparé en cuisine pour le reste de la famille (il faut savoir qu’une pincée de sel équivaut à 300 mg en moyenne).
• Les petits pots ne contiennent ni conservateur, ni colorant, ni édulcorant ou arôme artificiel.
• Près de 166 contrôles sont effectués sur chaque lot d’aliments.
• Les portions sont conçues pour répondre à l’âge de Bébé.
3 jeux pour l’aider à manger
A faire avec Bébé vers 18/24 mois, lorsqu’il commence à « bouder » son assiette ! Rendre son repas ludique, il n’y a pas mieux pour le « dompter ».
• Deviner pour mieux gouter : mettez dans une assiette des cuillères de yaourts de saveurs différentes et posez à coté les fruits correspondants. A lui de retrouver à quel fruit correspond telle saveur.
• Écouter pour apprécier : faites-lui entendre le bruit que font les aliments quand il les mâche. Des flocons de céréales, ça croustille, une pomme, ça croque, un carré de chocolat, ça fond sans bruit …
• Déguster à l’aveugle : posez différents morceaux de fromage devant lui, mettez-lui un bandeau sur les yeux et faites-lui gouter l’un des fromages. Otez le bandeau et demandez-lui de reconnaitre ce qu’il a gouté.