On recommande une attention renforcées pour les femmes, en particulier lors des 3 phrases clefs de la vie hormonale.
Après avoir pris des précautions lors de la prescription de leur première contraception, les femmes doivent être particulièrement en éveil au cours de leur grossesse. Et redoubler d’attention à l’âge de la ménopause, lorsqu’elles ne sont plus protégées par leurs hormones naturelles.
La contraception
La contraception à base d’œstrogènes de synthèse (la plupart des pilules classiques, et plus récemment les patchs cutanés et les anneaux vaginaux) favorise la coagulation du sang, donc les caillots dans la circulation. Avant la prescription de la première contraception, le médecin doit réaliser un bilan, prenant en compte l’hérédité familiale (notamment des antécédents de phlébite, d’embolie pulmonaire, d’accident cardiaque avant 50 ans).
Un suivi régulier est particulièrement important pour la jeune fille qui fume, car le tabac rigidifie les artères et favorise aussi de son côté la formation de caillots sanguins. L’association du tabac et d’une contraception avec œstrogènes de synthèse renforce les risques d’obstruction des artères et des veines. Elle multiplie fortement le risque d’infarctus ! Même en ne fumant que quelques cigarettes par jour, il faut absolument opter pour une autre de contraception, ne contenant pas d’œstrogènes de synthèse.
La grossesse
L’évolution du mode de vie des femmes favorise les problèmes cardio-vasculaires pendant la grossesse. En particulier après 35 ans, le système vasculaire devient moins performant et la fabrication du placenta plus délicate. Enchevêtrement de petits vaisseaux sanguins qui permet de nourrir le fœtus, le placenta doit être étroitement surveillé. S’il se développe mal, il peut provoquer une hypertension artérielle pendant la grossesse.
Pour alimenter le placenta et nourrir le fœtus, le volume de sang traité par la cœur de la femme enceinte progresse de manière considérable : de 4 à 5 litres de sang par minute, il passe à 6 à 7 litres !
Le cœur travaille en sur-régime : la fréquence cardiaque augmente et les valves travaillent aussi davantage. Si la majorité des femmes s’adapte sans problème, la grossesse peut parfois révéler une maladie cardio-vasculaire ignorée jusqu’alors ou bien l’aggraver.
Une étude réalisée auprès de 1 300 femmes de 28 pays européens a montré un taux de mortalité 100 fois supérieur à la normale chez les femmes enceintes souffrant de maladies cardio-vasculaires, avec taux de mort fœtale 10 fois supérieur à la normale. Il est donc essentiel de réaliser un dépistage des maladies cardio-vasculaire lors de la première grossesse
La ménopause
Les femmes chez lesquelles une hypertension ou un diabète a été diagnostiqué pendant une grossesse doivent rester vigilantes. Plusieurs années plus tard, à la ménopause, un certain nombre d’entre elles développent une maladie cardio-vasculaire, avec un risque important d’infarctus du myocarde ou d’AVC.
Une bonne hygiène de vie mise en place dès l’accouchement et un suivi régulier permettent de réduire considérablement les risques.
A la ménopause, les femmes ont tendance à prendre du poids, à avoir un excès de mauvais cholestérol et de triglycérides, à développer un diabète… Autant de facteurs qui multiplient les plaques de cholestérol dans les artères. A cette période de la vie, la dépression favorise aussi la prise de poids.
La durée de vie s’allongeant, les femmes seront bientôt ménopausées pendant 30 à 40 % de leur vie, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux maladies cardio-vasculaires. Un risque qui n’est heureusement pas inéluctable, si elles prennent des mesures préventives.
Traitement hormonal efficace pour la ménopause
Un traitement hormonal associant des œstrogènes transdermiques et de la progestérone orale adaptée améliore les symptômes désagréables de la ménopause.
Ceux-ci sont liés à la carence en œstrogènes naturels : bouffées de chaleur, suées, syndrome dépressif, troubles du sommeil, troubles urinaires, sensation de mal-être, douleurs articulaires…
Ce traitement hormonal prévient également l’ostéoporose. L’éventuel risque accru de cancer du sein reste minime par rapport aux bénéfices du traitement sur les autres facteurs de risque. Ce type de traitement ne doit néanmoins pas être prescrit à une femme ayant des antécédents d’accident cardiaque, cérébral, artériel ou veineux.