A force de soigner ses méchants rhumes et autres vilains boutons, les médicaments de Bébé, sirops, antibiotiques et autres suppositoires qui envahissent votre armoire à pharmacie, n’ont désormais plus de secret pour vous ! Les virus et autres bactéries n’ont qu’à bien se tenir : ces traitements-là, sans parler des nombreux vaccins pour enfants ne manquent pas à l’appel.
Par contre, et la plupart des parents l’ignorent, les médicaments censés soigner les affections plus graves, chroniques ou rares n’existent pas sous la forme pédiatrique, c’est à dire en dose et en composition expressément prévues pour nos enfants.
Du bricolage dans les dosages
Qui l’eut cru ? Plus de la moitié des traitements données aux enfants sont en fait… des médicaments pour adultes ! Lorsque la forme pédiatrique n’existe pas, c’est souvent le savoir-faire du pharmacien hospitalier qui prend le relais des cuillères doseuses et autres pipettes graduées.
Sur sa paillasse, il est amené à transformer certains médicament (gélules ou comprimés jugés trop risqués pour les moins de 6 ans) en préparations dites magistrales, plus adaptés aux jeunes enfants.
Chacun jongle de son mieux avec cette roue de secours thérapeutique, même si elle n’est pas sans risques face aux dosages parfois approximatifs. Les professionnels le reconnaissent et le déplorent, tout en mettant l’accent sur le maillon faible de la chaine : oui, si l’on manque de traitement vraiment adaptés aux plus jeunes, c’est que l’on manque de bébés cobayes…
Des essais, oui mais…
Qui dit vente de médicaments, dit forcément contrôles préalables et évidemment, essais cliniques.
Passage obligé avant toute commercialisation de nouveaux traitements, ces tests permettent de vérifier, à différents stades, leur fiabilité et leur efficacité.
Malheureusement, lorsqu’il s’agit de médicaments pour enfants, c’est tout de suite moins évident.
Les contraintes éthiques et économiques (recherches longues et coûteuses, pas toujours prioritaires pour les laboratoires…) ne facilitent pas les procédures. Sans parles des réticences compréhensives des parents, parfois difficiles à convaincre, sauf peut-être en cas de maladies graves. Exemple, en 2005, seules 7% des études concerné l’élaboration de médicament pédiatriques en France.
Coup d’accélération
Selon l’AFSSAPS, il est urgent de développer des médicaments pour les enfants et rattraper ainsi le retard de la France et de l’Europe face aux Etats-Unis. D’ailleurs, le Parlement européen a adopter une réglementation pour inciter les laboratoires à prendre le pas via des mesures de protection des brevets plus longues.